Autrefois, les mutilations génitales féminines (MGF) étaient taboues et menaient inévitablement à la discorde. Les deux mannequins reconverties en écrivaines, Waris Dirie originaire de la Somalie et katoucha Niane d’origine Guinéenne, ont longtemps été pointées du doigt pour avoir osé dénoncer ces tortures, à l’époque réglementées, que l’on imposait aux petites filles dans des pays de l’est et de l’ouest de l’Afrique.
Ces pratiques avaient pour but de déposséder les femmes de leurs corps et de contrôler leur sexualité, car une fois le clitoris retiré, il demeure impossible pour les femmes de ressentir du plaisir pendant les rapports sexuels, ce qui fait qu’aux yeux de ces hommes issues de sociétés patriarcales, machistes, et sexistes, une femme excisée est une femme pure qui ne commettra jamais l’adultère.
Il a été long et laborieux de faire entendre raison aux populations, puisque même les personnes conscientes du danger que les MGF représentaient, n’osaient épargner leurs filles de peur qu’une mauvaise réputation ne les précède. Une femme n’étant pas passée par l’excision se verrait directement assigner des insultes qui remettraient en cause son humanité. Ceci explique pourquoi, même en Europe, ces pratiques se font dans la clandestinité, pour éviter que la honte ne s’abatte sur la famille et ce même si des conséquences mortelles seraient plus pénibles à supporter.
L’unicef rapporte que près de neuf Soudanaises sur dix âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales. La majorité a subi une procédure connue sous le nom d’infibulation, ou « excision pharaonique », dans laquelle la totalité ou une partie des petites et grandes lèvres, et généralement le clitoris, sont retirés. La plupart du temps, l’opération est réalisée par une accoucheuse traditionnelle. Ces coutumes engendrent infections urinaires, kyste, infertilité, complications durant l’accouchement, et dans le pire des cas, la mort.

En 2019, les femmes Soudanaises étaient en première ligne pour militer lors de la révolte et leur implication donna lieu au renversement de l’ancien président du Soudan, Omar El-Béchir. Depuis, le gouvernement Soudanais se montre plus inclusif et fait interagir les femmes pour différentes décisions politiques, notamment par la ministre de la jeunesse, la ministre du développement social, la ministre des affaires étrangères, et la ministre du travail, qui sont toutes des femmes.
Ce sont des femmes qui participent à la libération d’autres femmes. La voix des femmes compte et est importante ! C’est par le courage de femmes dévouées à la lutte qu’aujourd’hui le Soudan s’ajoute à la liste de pays qui criminalisent les mutilations génitales féminines. Les personnes s’adonnant à ces activités illicites consistant à mutiler les petites filles et les femmes, encourent une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans de prison.
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