À quoi sert la dot ?

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Le récit des événements historiques de cette publication a été vulgarisé pour le rendre accessible à un public élargi. N’hésitez pas à consulter les sources pour en apprendre davantage.

La dot est un sujet sur lequel tout le monde semble avoir une opinion,  mais savez-vous réellement pourquoi la dot a été établie ? On entend souvent dire que le montant de la dot devrait diminuer si la future épouse n’est pas vierge, si elle ne sait pas cuisiner, si elle a eu “trop” de partenaires, si elle sort s’amuser tous les weekends, ou encore si elle s’exprime comme un “voyou”. Mais, à une autre époque, était-il vraiment question de cela ?

L’Afrique, avant l’invasion coloniale, chérissait les femmes au point où, dans toutes ses sociétés, donner naissance à une fille était perçu comme un gage de richesse. Gage de richesse car les femmes étaient pourvoyeuses de travail et de longévité. Enfanter une fille était annonciateur d’une lignée qui ne connaîtrait jamais de fin puisque ce sont les femmes qui portent la vie et ce sont elles aussi qui cultivent les terres.

Dans les sociétés africaines pré-coloniales, les femmes travaillent et disposent d’une autonomie économique. Avoir beaucoup de filles garantissait de bénéficier de beaucoup plus de mains-d’œuvre, et par conséquent, de posséder des terres travaillées assidûment.

Les foyers étant, à l’époque, trigénérationnels (composés de grands-parents, des parents et des enfants), en laissant leur fille se marier, les familles perdaient leur source principale  de richesses. C’était donc suite à la grande perte que représentait le mariage d’une femme pour sa famille, que la famille du marié se devait d’attribuer une compensation matrimoniale visant à dédommager la famille de la mariée, puisque la femme enrichira, dès son départ, sa belle-famille. La dot pouvait être manifestée par un don de bétails mais également par des cadeaux d’une grande valeur ou encore par une somme d’argent.

Lors de la colonisation, dans des pays tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Cameroun ou encore le Nigeria, les hommes précaires incapables de fournir une dot à la famille de la femme qu’ils désiraient, devaient prester des heures de travail à leur belle-famille qui réduisait ces hommes en quasi-servage, jusqu’à ce que le travail fourni ait la même importance que celui des femmes.

Nous pouvons donc déduire que le concept de la dot, dans les sociétés Africaines, ne représentait pas la vente ou le rachat d’une femme, mais bien une compensation censée aider les familles à survivre économiquement sans le travail de leurs filles.

SOURCES :

  • Petite histoire de l’Afrique” de Catherine Coquery-Vidrovitch
  • Les Africaines, Histoire des femmes d’Afrique subsaharienne du XIXe au XXe siècle” de Catherine Coquery-Vidrovitch
  • Les Africains, histoire d’un continent” de John Iliffe
Ntumba Matunga

Ntumba Matunga

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