Ce lundi 14 mars, s’est tenue, à Los Angeles, la 27e édition de la cérémonie des Critic’s Choice Movie Award. Alors que le prix de meilleure réalisatrice lui est décerné, Jane Campion décide de diriger son discours vers Venus et Serena Williams, invitées à la cérémonie pour leur film la méthode Williams.
La réalisatrice Jane Campion, recevait ce lundi 14 mars, le prix de meilleure réalisatrice pour son film The Power of the Dog. Campion est la seule femme a avoir été nominée deux fois dans la catégorie meilleur-e réalisateur-rice. Contre toute attente, la réalisatrice qui marque l’histoire et ressort triomphante face à ses compères masculins,décide, lors de son discours de se comparer à Venus et Serena Williams afin de marquer sa supériorité.
Les images de la cérémonie montrent les sœurs Williams résignées à sourire face à une humiliation publique où Campion minimise le parcours professionnel de Venus et Serena, sous prétexte qu’elles n’auraient jamais affronté d’hommes lors de leurs compétitions de tennis. Le sourire est un moyen de protection pour les personnes noires confrontées à des humiliations racistes auxquelles elles ne peuvent s’opposer, au risque d’être accablées davantage par des réflexions qui banalisent les violences verbales subies.
Jane Campion s’est comparée aux soeurs Williams pour donner de la légitimité à son mérite, car, c’est indéniable, être une femme dans un milieu majoritairement masculin demande beaucoup d’énergie, de persévérance et de force mentale. Mais la réflexion de la réalisatrice, en plus d’être déplacée, était misogyne et raciste.
Pourquoi misogyne ?
Les propos de Campion sont misogyne car, la réalisatrice déconsidère la grandeur du parcours professionnel des autres femmes pour le simple fait qu’elles n’ont pas eu à affronter des hommes. Or, les femmes qui réussissent dans des milieux 100% féminin sont toutes aussi méritantes et légitimes.
Pourquoi raciste ?
Son discours est raciste car, Jane Campion aurait pu citer n’importe quelle personne présente lors de la cérémonie, mais elle a choisi de piocher dans les 3% de personnes noires invitées à assister à l’événement, ce qui laisse penser qu’elle ne supporte pas de voir des femmes noires triomphantes établies à un niveau équivalent au sien.
C’est, sans doutes, pour cette raison que la réalisatrice amoindrissait, sans aucun scrupule, le parcours professionnel de Serena et Venus Williams, qui ont dû fournir deux fois plus d’efforts que les joueuses blanches pour être considérées et respectées, alors que Jane Campion est le fruit du népotisme. Jane Campion est la fille de Richard Meckiff Campion qui était acteur, directeur de théâtre et producteur Néo-zélandais marié à Edith Campion, célèbre actrice, écrivaine et co-fondatrice de la compagnie de théâtre New Zealand Players. Grâce à ses parents, Jane Campion a pu faire son entrée dans un milieu cinématographique élitiste auquel peu de personnes ont accès.
La toile en colère
J'ai fait un commentaire irréfléchi, comparant ce que je fais dans le monde du cinéma à tout ce que Serena Williams et Venus Williams ont accompli... La dernière chose que je souhaiterais serait de diminuer le mérite de ces femmes remarquables... Serena et Venus, je vous demande pardon et je vous célèbre totalement.
Si le discours de Campion a plu au public présent lors de la cérémonie, les internautes, elles-eux, n’ont pas apprécié le mépris de genre et de race retrouvé dans les propos de la célèbre réalisatrice. Suite à ce mécontentement général, Jane Campion s’est excusée auprès des soeurs Williams, dans un communiqué de presse.
