- tetonsmarrons
- avril 7, 2022
- 1:34 pm
Depuis ce lundi 4 avril, la crédibilité et la légitimité du mouvement #BLACKLIVESMATTER sont remises en cause. La toile questionne l’irréprochabilité du mouvement anti-raciste, anticarceraliste et marxiste, à la suite d’un article ardent de faits plus faramineux les uns des autres publié par le New York Magazine.
Le New-York Magazine ne rapporte rien de nouveau en ce qui concerne les faits. Patrisse Cullors, ancienne membre co-fondatrice de #BLACKIVESMATTER s’est vue obligée de se retirer de l’organisation le 27 mai 2021, afin d’éviter que ses actions personnelles n’entachent le mouvement collectif. En effet, en 2021, bon nombre de médias rapportaient simultanément que Cullors avait acheté 3 maisons à Los Angeles et Atlanta. Depuis lors, le mouvement #BLM s’est fait propriétaire de 2 maisons, une à Toronto au Canada, et une dans un quartier bourgeois du sud de la Californie. Si l’on additionne les montants dépensés pour ces deux maisons, le résultat de la somme totale déboursée par #BLM est d’une valeur de 12,3 millions $.
Je n’ai jamais détourné de fonds, et je souffre de voir qu’un grand nombre de personnes a accepté cette narration sans présence de vérité tangible ou de faits… J’avoue n’avoir pas toujours répondu, et je sais que mon silence a contribué au doute… Je m’excuse si, d’une certaine façon, cela vous a blessé. Mais je vous demande de comprendre l’énorme pression et la peur qui nous suit lorsque l’on vit sous des menaces perpétuelles de suprémacistes blancs, ce sont de vraies menaces sur ma vie et celle des personnes que j’aime.
Patrisse Cullors
Le mardi 5 avril, les comptes instagram de #BLACKLIVESMATTER et de Patrisse Cullors publient des communiqués clarifiant l’usage des propriétés acquises. Comme révélé dans l’article du New-york Mag, les deux communiqués affirment qu’il s’agit là de safe space “fellowship and creator house center” (centre de camaraderie et de créateur-rice-s), maisons mises à disposition des communautés Afro-Américaines où les citoyen-ne-s noir-e-s peuvent trouver refuge et joie dans un seul et même endroit.
Ce n’est pas tant l’achat de ces joy center que l’article du New-York mag reproche à l’organisation, mais bien le manque de transparence. Selon le New-York Mag, les maisons ont été achetées dans le secret, aucune déclaration accompagnant l’achat de ces propriétés n’a été prononcée en 2021. C’est donc le manque de clarté de #BLM qui pousse à question et qui est amplifié par la suppression subite, sur le compte youtube de #BLACKIVESATTER, d’une vidéo montrant les membres commémorant, dans la maison du sud de la Californie, l’existence de Georges Floyd, un an après son assassinat.
Il est vrai que l’on pourrait également se demander, si accueillir des personnes noires dans un quartier aisé où le voisinage est majoritairement blanc, dans une Amérique où les Afrodescendant-e-s sont systématiquement perçu-e-s comme une menace, est vraiment safe… Mais au-delà de cela, on peut également constater le manque d’empathie destiné aux personnes noires à la tête de mouvements influents. Pour ces personnes noires et influentes, le bénéfice du doute n’existe plus, la présomption d’innocence encore moins, et leur couleur de peau ne permet aucun écart. Ce qui aurait été amoindri si un homme blanc était à charge, se voit être une polémique gonflée lorsque des femmes noires sont à charge.
En dehors de #BLACKLIVESMATTER, Patrisse Cullors est une femme qui gagne bien sa vie, notamment grâce aux ouvrages qu’elle a publiés, des livres qui sont tous des bestsellers. Elle a également donné plusieurs conférences, fait plusieurs apparitions dans divers documentaires, et aux Etats-Unis, ces activités sont très bien rémunérées en fonction de l’influence de la personne qui intervient. Cependant, il est vrai que l’on peut remettre en cause l’éthique et le train de vie de Cullors qui se disait, au départ, Marxiste, mais, encore une fois, cette énergie inquisitrice doit subsister également pour les personnes qui ne sont pas des femmes et qui ne sont pas noires.
