10 mai : journée nationale de la commémoration des mémoires de la traite, de l'esclavage et des abolitions
Une fois de plus, en cette journée Nationale des abolitions de l’esclavage, Emmanuel Macron manque à ses obligations pour la troisième année consécutive. En effet, la première et dernière fois que le président réélu a respecté le devoir de mémoire en adressant à la nation française, un discours honorable pour marquer l’engagement retentissant que représente la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage, remonte au vendredi 10 mai de l’année 2019.
Le 21 mai 2001, la France reconnaissait, grâce à la loi Taubira, la traite négrière et l’esclavage comme étant un crime contre l’humanité. 4 ans plus tard, le 10 mai 2006, sur proposition du comité pour la mémoire et l’histioire de l’esclagvage, Jacques Chirac instaure une journée nationale commémorative de l’abolition de l’esclavage.
L’année dernière, alors que l’incontournable loi Taubira entre dans sa vingtième année d’application, Emmanuel Macron laisse entendre un silence révoltant qui méprise les citoyens et citoyennes Français-es Afrodescendant-e-s.
Au cours de l’année 2021, le chef de l’Etat français n’a pas manqué de réaffirmer le manque de considération qu’il témoigne de manière désinvolte aux personnes Antillaises. Les éloges émises à la sépulture de Bonaparte 5 jours avant la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage, le scandale du chlordécone balayé d’un revers de main, les produits alimentaires jusqu’à 40% plus chers qu’en France, la crise sanitaire qui a plongé la population antillaise dans la précarité, sont des faits qui n’ont pas manqué de faire comprendre aux Antillais-es que le président Macron se dérobe, chaque année un peu plus, et exprime un dédain profond à une population désemparée.
Si en France les électeur-rice-s se sont rangé-e-s du côté du président sortant pour faire barrage à l’extrême droite, aux Antilles et en Guyane, la stratégie était toute autre…
Au deuxième tour, Marine Le Pen l’emporte avec plus de 60% des voix dans ces territoires où Jean-Luc Mélenchon arrivait en tête au premier tour. Il est évident que c’est un ras-le-bol collectif qui a influencé le choix de vote des Antillais-es et non une adhésion aux idées de l’extrême droite, mais Emmanuel Macron n’a pas l’air de saisir qu’il a perdu la confiance de toute une population.
En ce jour solennel, date des plus importantes pour les personnes afrodescendantes, Emmanuel Macron a décidé, une fois de plus, de rester muet. Le chef de l’Etat s’enfonce davantage et crée un fossé d’autant plus grand entre lui et la population.
