FAITH RINGGOLD – BLACK IS BEAUTIFUL

Artiste, écrivaine et activitste, Faith Ringgold est, au fil des années, devenue une référence dans la lutte anti-raciste aux États-Unis. À travers son art, elle relate sa jeunesse à Harlem et dénonce les oppressions subies par la communauté afro-américaine. En l’honneur du Black History Month, Tétons Marrons vous emmène sur les traces d‘une femme marron inspirante dont les convictions et le combat font écho toujours écho 60 ans après. 

L’enfance de Faith Ringgold

Cadette d’une fratrie de 3 enfants, Faith Ringgold est née en 1930 et a grandi dans le quartier New-yorkais d’Harlem. Élévée par une mère styliste et un père conteur, elle grandit dans un foyer aimant dans lequel elle a pu développer sa créativité. A l’époque de la Renaissance d’Harlem, la peintre est quotidiennement plongée dans un univers artistique et engagé, composé de grands noms comme Duke Ellignton, ou encore, Langston Hughes. 

Atteinte d’asthme chronique, Ringgold se réfugie, dès son plus jeune âge, dans les arts , et ce, toujours avec le soutien et les encouragements de sa mère. C’est d’ailleurs celle-ci qui lui apprendra à coudre et développer son esprit créatif. 

En 1948, sous la pression de sa famille, Faith s’inscrit art éducationnel au City College of New York, à cette époque, certaines filières ne sont pas autorisées aux femmes. 

Deux ans plus tard, elle épouse le pianiste de jazz, Robert Earl Wallace, avec qui elle aura deux enfants, Michelle et Barbara Faith Wallace nées en 1952. La toxicomanie de Robert provoque la rupture du couple en 1956. 

En 1955, L’artiste obtient son Bachelor, et en 1959, son master reconnu par la City College of New York. À la suite de son succès universitaire, elle deviendra intervenante dans les écoles publiques de New York. 

Combat anti-raciste à travers l’art

Bien qu’elle ait grandit dans un environnement familial sain, Faith prend conscience très jeune de la réalité du monde extérieur où la ségrégation raciale et les inégalités font rage. Elle décide alors de se servir de son vécu et de ses expériences pour entamer son combat artistico-politique contre le racisme.

Les peintures anti-raciste
The American People Series #20: Die, 1967

Dès ses premières œuvres, au début des années 1960, Faith Ringgold témoigne des relations interraciales conflictuelles aux États-Unis. Elle s’emploie donc à créer un art africain-américain à l’identité propre. 

Sa série de peinture, American People, est un excellent exemple de son investissement dans la dénonciation de la ségrégation aux États-Unis. 

En 1967, durant la période du « Long Hot Summer », de nombreuses manifestations ont lieu aux quatre coins de l’Amérique suite à la reconnaissance et prise de conscience progressive du racisme dans le système américain. Faith Ringgold, utilise ses pinceaux pour représenter ce climat violent et discriminatoire par la créations d’oeuvres poignantes. Par le biais d’inspirations telles que Guernica de Pablo Picasso ou encore Flag de Jasper Johns, elle incorpore dans ses peintures des éléments incontournables tout en ajoutant sa touche personnelle.

Les patchworks de Faith Ringgold
Who’s Afraid of Aunt Jemima?, 1983

Polyvalente, Faith Ringgold est également capable d’exprimer ses opinions à travers la création de patchworks. C’est d’ailleurs son voyage en Europe qui sera la principale source d’inspiration de ses collections : Tanka & The French Collection. Tanka représenta sa première série picturale textile qu’elle crée en 1971. Composée de dix-neuf peintures, elle collabore avec sa mère, Willi Posey, afin de mettre en lumière la problématique de l’esclavage. 

Sa seconde collection, The French Collection, est un peu plus personnelle. Au travers de récits imaginés, elle met en scène des personnalités afro-américaines dans une variété de situations en concordance avec les idéaux de l’époque de la Renaissance d’Harlem. Composée de 12 tableaux cette collection prend ses inspirations auprès de Pablo Picasso, Henri Matisse ou encore Gertrude Stein. Toutefois, Faith se distingue par une implémentation culturelle qui fonde une modernité spécifiquement afro-américaine. 

Alors que nous avons mis en lumière un extrait de ses peintures et patchworks, Faith Ringgold compose également dans les arts audiovisuels. Son spectacle-performance « The Wake and Resurrection of the Bicentennial Negro », a été joué dans plusieurs universités d’Amérique. Construit à partir d’une installation d’effigies en tissu et d’un décor minimaliste, Faith met en scène un couple afro-américain qui ressuscite dans un monde plus égalitaire. Cette performance, montée en commémoration du bicentenaire de la déclaration d’indépendance des Etats-Unis, a lieu sur un fond sonore d’extraits du célèbre discours de Martin Luther King ainsi que de gospels comme « Amazing Grace »

Si vous souhaitez découvrir les oeuvres de Faith Ringgold, celles-ci sont exposées au Musée National Paris Picasso jusqu’au 2 juillet 2023. 

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