- Mercredi 4 octobre 2023
- Ntumba Matunga
Le 30 septembre 2023, au Niger, la militante, journaliste, et présidente de l’association des blogueurs du Niger, Samira Sabou est enlevée au domicile de sa mère par plusieurs hommes masqués se présentant comme des agents des forces de sécurité. Ces derniers ont contraint la journaliste à les suivre en cagoulant son visage, et cette dernière a été conduite vers un lieu dont l’adresse n’a été divulguée ni à sa famille ni à son avocat.
La militante qui a toujours dénoncé la corruption de certaines institutions nigériennes et les atteintes au droit de l’homme, n’a pas eu le droit de consulter son avocat depuis son arrestation. Le service des enquêtes criminelles de la police de Niamey affirme également n’être au courant de rien.
Le mercredi 4 octobre, Le chercheur Ousmane Diallo au bureau régional de Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, déclare :
“Nous sommes alarmés par la disparition forcée de Samira Sabou et nous demandons au Conseil national pour le salut de la patrie (CNSP) de révéler immédiatement où se trouve Samira Sabou et de veiller à ce qu’elle soit libérée rapidement et sans condition. Si les autorités ignorent réellement où elle est détenue, elles doivent enquêter et le découvrir sans plus attendre. Chaque jour qui passe est un jour de plus de violation du droit de Samira Sabou à la liberté et à un procès équitable et lui fait courir le risque d’être soumise à la torture ou à d’autres mauvais traitements.”
L’enlèvement de Samira Sabou est une entrave à la liberté de la presse mais également à la liberté des femmes d’exercer une profession dans la dignité. 3 ans plus tôt, la journaliste avait déjà été incarcérée pour diffamation à cause de ses articles datant du 26 mai 2020 où elle dévoilait des faits de corruption, elle fut libérée le 28 juillet 2020. En 2023, l’histoire se répète, mais cette fois-ci, personne ne sait où se trouve la militante.
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