- Ntumba Matunga
- lundi 9 octobre 2023
Des révélations du Times, nous apprennent que les plus grandes agences de mode exploitent des mannequins noires recruté-e-s dans des camps de réfugié-e-s en Afrique. Les agences visées par le magazine britannique sont Isis Model Africa, Dyves Models, Select, et Women 360.
Selon les investigations du Times, des chasseurs de têtes, communément appelés les scouts, dans le but de recruter de nouveaux mannequins, se rendent dans l’un des plus grands camp de réfugié-e-s au monde nommé Kakuma, au Kenya, abritant 280 000 personnes provenant pour plus de la moitié, du Soudan du Sud, pays ravagé par les différents coups d’état, les conflits religieux et les guerres civiles.
Ces scouts à la recherche d’individus au corps amaigri pour les défilés de mode, photographient des personnes désoeuvrées sans ressources pour ainsi transférer les photos de ces potentiels talents aux agences, afin de recevoir leur approbation sur leur recrutement. Les personnes réfugiées, prêtes à toutes les concessions pour fuir l’insécurité et la misère, s’envolent pour l’Europe avec de grandes ambitions, mais comme le montre le témoignage de la mannequin Achol Malual Jau, celles-ci sont vite rattrapées par la désillusion.
“J’ai travaillé dur mais je suis revenue sans argent. Les gens pensent que j’ai de l’argent car je suis allée en Europe, mais je n’ai rien.” Achol Malual Jau
Le Times révèle que les frais de vols vers l’Europe, ainsi que les dépenses concernant les logements et la nourriture sont pris en charge par les agences, mais qu’une fois la fashion week terminée, les talents sont renvoyés au camp Kakuma et se doivent de rembourser les frais avancés par l’agence.
Depuis la publication de l’article dénonciateur, les agences ont, tour à tour, publié des communiqués sur leur profil instagram. L’agence Isis Model Africa a, quant à elle, fait témoigner chacun de ses mannequins afin de contredire les révélations du Times.
À Paris comme à Londres, nombreuses sont les personnes Européennes d’origines afro introduisant des demandes spontanées auprès des agences de mode dans l’espoir d’être retenues pour les prochains shows. Malheureusement pour elles, depuis un certain temps, ce sont les mannequins générés par l’intelligence artificielle et les personnes réfugiées, dont l’apparence dévoile la malnutrition et la misère vécue, qui font fureur et sont sélectionnées pour les grands défilés.

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