RDCongo : Nouvelle attaque des rebelles Ougandais à Oïcha

  • mercredi 25 octobre 2023
  • Ntumba Matunga

Dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 octobre, à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), plus d’une vingtaine de femmes, hommes et enfants ont été massacré-e-s par les rebelles Ougandais des Forces Alliées Démocratiques(ADF) dans la commune de Oïcha.

Les ADF Ougandais sont parvenus, ce lundi 23 octobre à piller, mettre le feu, égorger et kidnapper des civils à Oïcha, chef-lieu du territoire de Béni au nord Kivu censé être la localisation la plus sécurisée de la zone assiégée, et ceci sans que l’armée congolaise n’ait été en mesure d’arrêter les rebelles.

Suite à cette nouvelle attaque, la population est descendue dans les rues pour manifester son indignation face à la menace permanente des ADF et à l’incompétence de la Monusco(mission de l’ONU en RDC). Le 2 octobre dernier marquait la neuvième année de massacres perpétuels que Beni subit depuis le 2 octobre 2014.  

Si en 2014 les ADF étaient un groupuscule isolé, en 2023 ces derniers ont étendu leurs troupes et sont, forts de leur nombre, désormais affiliés à l’État Islamique. Le 9 décembre 2021, le président Congolais Félix Antoine Tshisekedi signe un accord avec le président Ougandais Yoweri Museveni annonçant que les armées respectives des deux pays mèneront conjointement des opérations visant à la dissolution des ADF.

Les crimes contre l’humanité qui ont lieu à l’est de la RDCongo,  depuis maintenant 27 ans, sont opérés par différents groupes d’envahisseurs armés tels que les miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo(Codeco) qui oppressent  les territoires Djugu et de Mahagi, les M23 qui assiègent la ville de Bunagana et de Rutshuru, les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda(FDLR) qui s’imposent sur territoire de Rutshuru pour défendre les intérêts des Hutus, les ADF Ougandais qui ébranlent le territoire de Beni, et les Nyatura qui assujettissent les territoires de Masisi, de Rutshuru, de Nyiragongo et de Walikale.

Les corps des femmes Congolaises sont utilisés comme armes de guerre et sont les premières cibles des miliciens qui, par la torture et les viols, déshumanisent les femmes en les traumatisant à vie. Les femmes sont donc les premières à souffrir de ces crimes contre l’humanité qui ont pour but de déstabiliser le pays (enjeux pour les Congolaises : voir article). 

Lorsque l’on sait que les sous-sol congolais regorgent de Coltan, Lithium, Cobalt et tant d’autres minerais dont se composent avions, smartphones, ou encore les voitures, l’intérêt économique devient évident. Cette déstabilisation, vieille de bientôt 30 ans, profite aux multinationales et aux capitalistes étrangers qui multiplient les crimes économiques et les crimes de sang afin de tirer profit de la misère congolaise grâce à la terreur imposée par des milices financées par des hommes influents. 

Le 16 octobre dernier, les mercenaires wazalendo parvenaient à libérer la ville de Kitshanga de l’emprise des tortionnaires M23, mais l’AFP nous apprend que, depuis le mardi 24 octobre, des combats ont repris à Kibumba entre les M23 et les Wazalendo. Ces nouvelles offensives interviennent dans un contexte électoral congolais déjà tendu, les prochaines élections ayant lieu le 20 décembre 2023, on se demande si le prochain gouvernement sera à même de s’organiser sérieusement pour la dissolution de tous ces mouvements martyriseurs qui, chaque jour, prennent plus d’ampleur que la veille.

Ntumba Matunga

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